Goodbye, premier trimestre de grossesse !

Après des années à lire les bilans grossesse de mes blogueuses préférées, quelle sensation d’écrire enfin le mien.

Si vous ne me suivez pas sur Instagram, alors vous n’avez pas eu la nouvelle : mais en juin 2023, j’ai découvert que la plus folle des aventures allait démarrer pour moi et mon mari. Celle de créer la vie.

Aujourd’hui, alors que j’ai enfin basculé dans le second trimestre, je souhaitais faire le retour sur ce premier trimestre riche en émotions.

Disclaimer : cet article est uniquement basé sur mes émotions, mes expériences, et mon avis très personnel de cette expérience. La grossesse est une aventure intime vécue différemment par chacune d’entre nous, aussi il se peut que vous ne soyez pas du tout d’accord avec ce que j’exprime, que vous n’ayez pas vécu les mêmes choses, et c’est normal ! 😉

Entre confusion et bonheur

Si je devais résumer ce premier trimestre en un seul mot, ce serait celui-ci : confusion. Quand on me demandait si je me sentais bien, si j’étais heureuse, je répondais « oui, mais je suis confuse. Je ne sais pas quoi penser. » Et c’était vrai.

Entre les premiers symptômes qui commencent à déstabiliser notre équilibre hormonal, une certaine errance médicale et cette épée de Damoclès de la fausse couche avant les 3 mois, on peut dire que tout est fait dans la société (et notre corps) pour rendre ce premier trimestre angoissant et bizarre. C’est du moins comme cela que je l’ai ressenti.

Excitée et enthousiaste à l’idée de découvrir ce petit être qui se nichait au creux de moi, j’ai couru faire une échographie de datation quelques jours après le test de grossesse. Ce que l’on ne m’avait jamais dit, c’est qu’il y a un temps d’attente minimum pour faire une échographie, car avant 6-8 semaines on ne voit rien. Et bingo : c’est ce qu’il s’est passé. Au lieu de ressortir de cette salle médicale froide et obscure avec le sourire aux lèvres, j’en suis ressortie livide et les larmes aux yeux.

« Supposons que vous êtes enceinte », m’a sorti le docteur peu compatissant après que mon mari lui ait presque fait sortir les mots de la bouche. « Mais si on a deux tests de grossesse positifs, des premiers symptômes et pas de règles, c’est bien signe qu’elle est enceinte, non ? » avait-il alors demandé tandis qu’aucun mot ne pouvait sortir de ma bouche après cette échographie vide. C’est alors que le docteur a prononcé cette phrase absolument dénuée de compassion et totalement angoissante pour une maman en devenir.

Moi qui voyais bien que mes règles n’arrivaient pas après ces deux tests positifs et que les symptômes se faisaient plus remarqués, je ne pouvais m’empêcher de nier ce qu’il m’arrivait. Un jour sur deux, je me réveillais en me disant soit « ce n’est pas possible, il n’y a rien, tu délires » soit « accroche petit être si tu es là ».

Croyez-moi : je sais que certains docteurs essaient de ne pas créer trop d’espoir auprès des femmes qui souhaitent tomber enceinte pour ne pas empirer la situation au cas où les choses ne se passent pas comme prévu. Il est vrai que le premier trimestre est toujours sujet à de plus grands risques, et j’ai malheureusement de nombreux exemples d’amies autour de moi à ce sujet. Mais quand même, j’ai été choquée de l’indifférence de ce monsieur, et aussi du peu d’informations que l’on me donnait pour me rassurer. Je me suis sentie délaissée par le corps médical, livrée à moi-même pour comprendre ce qu’il m’arrivait et me rassurer.

Cela m’a profondément affectée pendant ce premier trimestre, et même si j’étais heureuse, une part de moi était terriblement inquiète et parano à l’idée que quelque chose de triste arrive.

Nouveaux soutifs et premières nausées

Pourtant, même s’il était dur pour moi d’accepter cette réalité, les premiers symptômes de la grossesse sont vite apparus.

Deux semaines à peine après le test de grossesse positif, j’ai dû m’acheter de nouveaux soutien-gorge en urgence car je me sentais déjà serrée dans mes anciens. Pas de pousse extravagante, mais une croissance subtile et douloureuse qui confirmait bien que quelque chose se tramait dans mon corps.

J’ai aussi pâti des changements hormonaux affectant la digestion. La même semaine, j’ai enchaîné deux intoxications alimentaires me clouant au canapé ou aux WC. J’ai bien eu peur cette semaine-là de passer le premier trimestre ainsi, nauséeuse, avec des crampes et difficultés à digérer.

Pourtant, une fois mon petit intestin rétabli, j’ai eu la chance de ne pas souffrir de « nausées matinales » ou de vomissements. J’ai certes eu des nausées pendant ce premier trimestre, mais elles arrivaient souvent l’après-midi ou le soir, et avec un médicament ou un petit encas salé, elles passaient rapidement. Je sais que comparé à d’autres femmes, j’ai eu beaucoup de chance.

Et au début, à part ces deux symptômes…. Rien. Le vide. Pas d’autres signes visibles d’une vie en train de grandir en moi. Et je pense que c’est ça qui m’a déstabilisée. Le fait de ne rien voir, et de n’avoir aucune idée et aucune emprise sur la vie qui était censée se créer dans mes entrailles.

La rencontre

Deux semaines après la première échographie vide, je suis retournée la boule au ventre au centre médical. Cette fois, on devait voir pour de vrai s’il y avait quelqu’un ou non.

Je ne vous dis pas le stress dans la salle d’attente, cette sensation d’anxiété et en même temps cette petite voix dans ma tête qui répétait « tu n’as toujours pas tes règles, tu as des symptômes, ça va être bon. »

Je n’avais qu’une hâte : m’installer sur ce fauteuil à étrier et enfin voir ce qu’il se tramait au fond de moi.

Et puis après une attente qui me parut interminable, ce fut enfin le moment. Alors que la sonde se promenait de gauche à droite, elle s’est finalement arrêtée sur une petite poche noire, avec un minuscule haricot dedans. Et sans prévenir, le docteur a lancé un son dont je me souviendrais jusqu’à la fin de ma vie : un battement de cœur à mille à l’heure, résonnant puissamment dans cette petite salle d’examen obscure.

Elle était là. Cette petite vie que j’avais tant imaginé ces dernières semaines et souhaité ces dernières années. Une sensation d’amour intense et une vague de chaleur et de lumière m’ont envahi. Des larmes, de la joie, et cet amour pur si fort qui est difficile à décrire.

Petit haricot était bien là. Il s’était accroché, et du haut de ses 6mm, son petit cœur battait fort. La nature est incroyable.

Après cette première rencontre, je me suis bien évidemment détendue, mais j’anticipais toujours avec grande impatience les prochaines échographies. Étant suivie dans le privé en Espagne, j’ai eu la chance d’y aller environ toutes les 2-3 semaines, et donc de voir la progression de ce petit alien (ils ne ressemblent pas à grand-chose au début !) assez régulièrement. Des moments toujours remplis en émotion, et en ébahissement pour cet incroyable corps qui savait parfaitement comment créer la vie et la faire grandir.

Impossible de tenir ma langue

Comme vous pouvez le deviner à la lecture de ce sous-titre, je n’ai absolument pas gardé l’embargo des 3 mois pour annoncer l’heureuse nouvelle à mes proches. En plus, nous étions au début de l’été, les sorties avec mes amis se sont multipliées, et impossible pour moi de ne pas leur dire cette grande nouvelle quand je les avais en face de moi !

Je savais que le risque d’annoncer une triste nouvelle au bout de quelques semaines était là, mais qu’importe. Comme me l’a dit une amie enceinte avant moi il y a quelques mois « quoiqu’il arrive, je préfère que vous soyez au courant, comme ça, je pourrais compter sur votre soutien. » Et elle avait raison. Je pense que la pression que l’on fait subir aux femmes pour garder le secret avant les 3 mois est cruelle, quand on subit déjà de nombreux changements physiques et hormonaux. Pourquoi nous couper en plus du soutien que l’on pourrait recevoir de nos proches et amis ?

Je sais que les avis diffèrent, mais c’est ainsi que je l’ai ressenti pour ma part, et je l’ai donc annoncé à presque tous les amis que j’ai vu cet été. Bien sûr, ma sœur et mes parents ont été les premiers à savoir, une semaine pile après le test de grossesse positif. De toute façon, je ne sais pas mentir, alors autant dire la vérité pour éviter les situations inconfortables !

Et puis, le dire m’aura aidé à mieux accepter la réalité, à me sentir plus confortable avec cette aventure que je vivais, et aussi, à faire sortir mon ventre ! Car oui, à partir du 2ème mois, j’ai remarqué après un weekend où je l’ai annoncé à un grand groupe d’amis, que mon ventre était enfin sorti et commencer doucement à pousser. Enfin, ça se voyait !

À partir de 2 mois et demi, mon ventre s’est enfin mis en mode « bump » et j’ai pu suivre sa pousse ébahie et excitée toutes les semaines.

Petit beluga est devenu bébé

Après les premières déconvenues médicales, j’ai fini par changer de centre médical – je l’avais choisi par défaut en apprenant ma grossesse – et je suis allée consulter dans une clinique de Barcelone que l’on m’a recommandé.

J’ai enfin eu le soutien et l’accompagnement souhaité, par une gynécologue jeune et enceinte en plus, donc qui ne pouvait que mieux me comprendre. Avec cette clinique, j’ai enclenché les différents tests nécessaires lors du premier trimestre : détection de maladies, toxoplasmose, listériose et trisomie 21.

Même si ma grossesse n’était pas à risques au vu de mon âge et de mes antécédents, nous avons choisi avec mon mari de réaliser le test prénatal non-invasif pour la trisomie (optionnel), afin de tester la T21, T13 et T18 et d’autres potentielles maladies génétiques. Mais surtout, ce test nous permettait de connaître une information de la plus haute importance : le sexe du bébé !

J’étais pour ma part impatiente de mettre une identité sur ce petit bébé, qui ressemblait pour l’instant plus à un béluga qu’un petit être humain.

Comme d’habitude, le test ne s’est pas passé comme prévu, et j’ai enchaîné les déconvenues et déceptions avant d’arriver aux résultats : labo qui me refuse car il manquait l’écho, doctoresse qui ne peut nous accueillir car elle doit faire un accouchement, remplaçante qui n’a pas accès aux résultats…

Et finalement, une après-midi, j’ai reçu ce fameux mail de ma gynéco que j’ai ouvert avec mon mari derrière mon épaule. Non seulement tout allait bien pour bébé, mais nous découvrions avec émotion et stupeur son sexe. C’était si bizarre de savoir cela aussi tôt, à 13 semaines de grossesse seulement ! Mais j’étais heureuse de pouvoir désormais mieux me projeter, et mettre une identité sur ce petit fœtus auquel je parlais à travers la paroi de mon ventre.

Pour finir cet article déjà bien long, je dirais que l’arrivée du second trimestre s’est faite avec bonheur. Ce premier trimestre aura été plein de grands moments, mais aussi rempli d’errance et d’anxiété, et cela n’aura pas été facile tous les jours. Aujourd’hui, à 4 mois, je peux dire que je vis enfin ma grossesse sereinement, et que j’arrive à me projeter.

Encore une fois, c’est mon ressenti personnel et mes opinions que j’ai exprimées au travers de cet article, et je sais que nous vivons toutes la grossesse de façon très différente. J’espère juste que mon bilan de grossesse pourra résonner en certaines d’entre vous et vous aider. N’hésitez pas à partager votre ressenti en commentaires, ou à m’écrire sur Instagram pour engager la discussion, je serais ravie de connaître vos expériences !

Prenez soin de vous,

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